Dans son dernier bilan 2020 publié le 29 juin dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire pointe un manque de rigueur dans l’application des procédures à la centrale de Golfech.
Ce bilan pour les régions Nouvelle-Aquitaine et Midi-Pyrénées concerne les centrales du Blayais, de Civaux et de Golfech.
Si malgré quelques réserves l’ASN considère que les centrales du Blayais et de Civaux rejoignent ou dépasse le niveau général en matière de sûreté générale, il n’en va pas même pour la centrale de Golfech pour laquelle l’Autorité de Sécurité Nucléaire “considère qu’une application plus rigoureuse des procédures et une meilleure préparation auraient permis d’éviter la survenue de certains événements significatifs”.
Traduisez : les évènements significatifs récents (2 de niveau 1 en 2020) auraient pu être évités.
Sans parler des évènements des années précédents, comme celui de niveau 2 en 2019, ou le manque de rigueur avait déjà été pointé.
Ainsi l’exploitant de la centrale de Golfech “devra poursuivre et renforcer le travail engagé. Dans le domaine de la maintenance, l’ASN estime que le site doit améliorer son organisation afin d’assurer une meilleure traçabilité des activités ainsi qu’une meilleure gestion des écarts affectant les installations”.
D’autre part, pour l’ASN, en matière de radioprotection des travailleurs, la situation demeure en deçà du niveau attendu.
La rigueur n’est pas encore au niveau attendu, explique Simon Garnier, chef de la division de Bordeaux de l’ASN
Simon Garnier prend l’exemple du dernier événement significatif en date connu pour 2021. Un problème de non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur 2 portant sur la remise en service d’une voie du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt sur la base de données erronées, à la suite d’une erreur de lignage du boremètre. “Ce type d’incident aurait tout à fait pu être évité avec une application plus rigoureuse des procédures et une meilleure préparation”, affirme Simon Garnier.
Tous les dix ans, l’ASN réalise un examen de conformité pour décider si un réacteur peut encore poursuivre son activité. Pour le cas de Golfech, dont le premier réacteur aura bientôt trente ans, la visite décennale aura lieu en 2022.